Ha qu'il est bon être romand dans ce beau et grand canton... Bon, on a quand même moins l'air con que les radicaux du sud : romand et en plus, ignoré par son propre parti... Ca va Astier et Rérat???????
60 ans plus tard, rien n'a changé... Ca t'étonne?
Info Le Temps :
RÉGIONS : La gifle du Grand Conseil bernois à ses députés francophones Date de parution: Mardi 23 janvier 2007
Auteur: Serge Jubin
BERNE. UDC et radicaux alémaniques ne sont pas disposés à octroyer une place aux francophones dans les commissions du parlement.
Les rapports politiques ne sont pas au beau fixe entre Alémaniques et francophones du canton de Berne. En novembre, la Berner Zeitung lâchait une pique acérée envers le Jura bernois qualifié d'«enfant gâté et ronchonneur ingrat», disposant de «privilèges disproportionnés».
Lundi, la majorité bourgeoise alémanique du Grand Conseil a ajouté une couche à l'acrimonie patente entre les communautés linguistiques. UDC et radicaux ont refusé de garantir aux dix-sept députés francophones (sur 160) au moins une place au sein des trois puissantes commissions permanentes du parlement, de pilotage, de haute surveillance et de justice.
Casus belli
Le casus belli remonte au mois de juin. A l'ouverture de la législature, la Députation, qui réunit les députés de langue française, constatait qu'aucun parti politique n'avait désigné de député francophone au sein de la commission de pilotage. Sans dessein d'exclure les minoritaires, mais par manque de coordination.
Le sang des élus du Jura bernois n'a fait qu'un tour. Ils ont exigé la garantie législative d'avoir au moins un des leurs dans les principales commissions. Provocateurs, les autonomistes la réclamaient dans toutes les commissions, la Députation dans les trois majeures.
Le bureau du Grand Conseil constate que problème il n'y a pas vraiment. Depuis 1978, seules quatre commissions sur 28 n'ont pas compté de Romand. Mais, pour ne pas vexer la minorité, le bureau était disposé à inscrire dans la loi le principe de la présence francophone au sein des commissions.
Radicaux et UDC ont eu moins d'états d'âme. Sans le clamer ouvertement, ils sont agacés par les incessantes revendications d'une minorité (7,6% de la population bernoise) qu'ils estiment suffisamment choyée en disposant, constitutionnellement, d'un des sept sièges du Conseil d'Etat, d'un droit de veto parlementaire et d'un statut particulier avec délégation de compétences au Conseil du Jura bernois.
Le président du gouvernement, Werner Luginbühl, a beau répéter qu'une minorité a besoin d'outils démocratiques qui ne sont pas des privilèges, les députés bourgeois alémaniques ne paraissent plus disposés à souscrire aux caprices de la minorité.
Une demi-mesure
Ce n'est toutefois pas la guerre. Par 95 voix contre 48, le parlement a adopté la demi-mesure sur laquelle s'est rabattu le président de la Députation, le radical Sylvain Astier: un postulat qui fixe un principe non contraignant de la présence francophone dans les commissions. Pour le Jura bernois, cela apparaît comme une demi-victoire. La majorité alémanique évite ce qui aurait été perçu comme un camouflet.
Le désamour entre Alémaniques et francophones bernois, particulièrement criard au Parti radical où le député Jean-Pierre Rérat fait une indigestion de couleuvres, risque de générer des effets néfastes lors des élections fédérales: il pourrait ne plus y avoir de parlementaire romand parmi les 26 élus bernois au Conseil national.
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